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Avant le départ, les diasporas fournissent
des canaux d'information précieux pour le
candidat à l'immigration. Une fois arrivé, elles
l'aident à trouver un logement, un emploi,
etc. Comportement infiniment humain
et explicable, qui prouve l'importance du
facteur communautaire et montre que dans
bien des cas, qu'il s'agisse d'une demande
d'asile ou d'une migration économique, un
travail de préparation rationnel et construit
- et éventuellement de comparaison des
pays d'accueil - permet au migrant de franchir
le pas.
Cette même rationalité se retrouve, troisième
observation, dans l'analyse faite par
les migrants de la plus ou moins grande générosité
des pays d'accueil. Là encore, des
études économiques l'ont établi de façon
formelle : les détails du droit, des systèmes
sociaux, de l'accessibilité des systèmes éducatifs
ou de santé sont connus de bien des
candidats à l'immigration et constituent des
critères de choix de la destination finale («
Understanding the decisionmaking of asylum
seekers », de Vaughan Robinson et
Jeremy Segrott, Home Office Research
Study, Londres, 2002).
Quiconque a eu la curiosité d'aller voir ce
qui se dit sur les forums de discussion ou
les réseaux sociaux des diasporas aura constaté
l'intense échange d'informations.
Cette réalité, assez évidente et simple à
comprendre, trouve sa preuve dans le constat
en miroir du précédent, à savoir que
plus la politique migratoire d'un pays est restrictive,
moins les migrants ont tendance à
le choisir pour destination (« International
Migration : A Panel Data Analysis of Economic
and Non-Economic Determinants »,
d'Anna-Maria Mayda, Forschungsinstitut
zur Zukunft der Arbeit, Bonn, 2005 ; et «
Immigration policy and self-selecting migrants
», de Milo Bianchi, PSE, Toulouse,
Working Papers no 2007-41, 2008).
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